Librairie indépendante depuis 1995 (oui, oui !) et librairie jeunesse au 43 rue du Poteau 📚
– LE POINT DE VUE DE LA RÉDAC’ –
Saviez-vous qu’en France, plus de 60 000 livres sortaient chaque année ? Autant dire que les libraires ont de quoi faire ! Ce n’est d’ailleurs pas Olivier de l’Humeur Vagabonde qui nous dira le contraire. Ouverte en avril 1995, la librairie de la rue du Poteau fait partie des pionnières dans le quartier, mais également des plus dynamiques.
A l’époque, Olivier était libraire salarié depuis une dizaine d’années. Avec deux amis proches, il décide de se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat et se met en quête d’un local dans le quartier, que les trois associés mettront presqu’un an à trouver. Car même s’il n’y avait quasiment aucune librairie indépendante dans le 18e, Jules Jo correspondait parfaitement à leur projet, avec son esprit « vivace, vivant et chaotique ». L’idée ? Créer un lieu ouvert à tous, une vraie « librairie indépendante de quartier à tendance généraliste ».
Mission accomplie, puisqu’à L’Humeur Vagabonde, on trouve à peu près tous les styles, de la littérature aux beaux livres en passant par les sciences humaines, les guides de voyage, les livres de cuisine ou la bande dessinée. « La seule chose qu’on ne fasse pas, c’est l’ésotérisme, les livres scolaires et universitaires (mais on peut toujours les commander) et les ouvrages d’occasion. » On pourrait ainsi passer des heures et des heures à se balader entre les rayonnages de l’Humeur Vagabonde, qui compte près de 20 000 références réparties entre la boutique d’origine et, depuis 2003, la librairie jeunesse juste en face.
Quand il parle de son métier, Olivier marche sur des œufs : « On travaille dans la dentelle, et il faut être subtil. C’est un ensemble de personnalités qui sont force de proposition, mais les libraires doivent rester autonomes et indépendants dans leurs choix. C’est un mélange de savoir, d’envie et d’obligations. Lire reste le seul plaisir. »
Mais alors, en quoi L’Humeur Vagabonde se démarque-t-elle des autres librairies ? Certainement grâce aux nombreuses rencontres organisées tout au long de l’année. « Les dédicaces ne m’intéressent pas plus que ça. Ce que j’aime, c’est l’idée de partage et d’échange avec les auteurs. » Des auteurs pour certains fidèles depuis des années ou qui viennent en voisin, à l’instar de Véronique Ovaldé ou de Caryl Ferey. « C’est important de montrer la vivacité d’une librairie, et de voir qu’il s’y passe des choses. » Ce sont d’ailleurs ces rencontres qui ont permis à l’équipe de l’Humeur Vagabonde de créer un vrai tissu à la fois affectif et littéraire avec les auteurs et les lecteurs, ou plutôt les liseurs comme aime à les nommer Olivier.
Au-delà de l’aspect physique, « parce qu’on soulève des kilos de livres par jour », être libraire nécessite un véritable engagement, sans oublier la notion de service, raison d’être première d’une librairie de quartier. On peut ainsi commander n’importe quel ouvrage par téléphone, par mail ou sur le site parislibrairies.fr, à condition bien sûr de venir chercher les livres à la librairie.
Si L’Humeur Vagabonde est aussi le titre d’un roman d’Antoine Blondin, il ne s’agit pas d’un hommage mais simplement d’une référence à un état d’esprit propice à la découverte, un autre aspect du métier, « parce qu’il n’y a pas un jour où l’on n’apprend pas quelque chose ». Quant à nous, il n’y a pas un jour où l’on n’ait pas envie de passer par la rue du Poteau pour découvrir et dévorer les derniers ouvrages mis en rayon.