C’est d’abord la jolie devanture orange qu’on a repérée en passant rue Marcadet, puis c’est bien entendu la curiosité qui nous a fait pousser la porte du N°76, et on a très bien fait. Yallä Store, c’est le genre de petite pépite qu’on est trop content de voir ouvrir dans le quartier ; un lieu chaleureux et qui plus est vertueux, puisqu’il s’agit d’une boutique de seconde-main.
A l’origine du projet, on retrouve Régina, tombée dans la marmite de la mode dès son plus jeune âge : « mes parents travaillaient dans le textile et le retail, et j’ai toujours adoré ça ». Pourtant, c’est dans l’événementiel qu’elle débutera sa carrière, au point d’envisager d’ouvrir sa propre agence. Mais ça, c’était avant que le COVID ne passe par là et que ses projets ne tombent à l’eau. « Tant mieux ! » nous confirme la jeune femme, « car c’est une idée que j’avais déjà petite fille, et si j’avais monté mon agence, je ne l’aurais peut-être jamais fait ».
Régina a toujours aimé chiner, mais ne cherchait pas nécessairement à faire du vintage : « J’aime profondément la mode, et j’avais plutôt envie de proposer des produits récents mais surtout de qualité pour leur offrir une seconde vie ». Consciente que « la sape est une véritable catastrophe écologique », autant faire les choses bien. Le but, c’est d’abord que les vêtements circulent, quelles que soient les marques : « toutes ne sont pas très écolo, mais ce n’est pas une raison pour les brûler ! Un vêtement reste un vêtement, alors autant faire en sorte qu’il ne termine pas dans une décharge à ciel ouvert au Gana ou au Chili ! ».
C’est pourquoi chez Yallä on trouve vraiment toutes les marques, pourvu que le vêtement soit en bon état. Pour Régina, un look, c’est un tout, et elle s’amuse souvent de la réaction de certains clients qui s’étonnent que chez Promod ou chez Pimkie, on puisse trouver des trucs sympa. Ici, on ne vient pas chercher des marques mais des vêtements. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils sont présentés par couleurs, ce qui permet à une veste Chanel ou un imper Burberry de côtoyer sans complexe un tee-shirt Asos ou un pantalon Zara, le tout vendu au prix juste.
Et pour rester cohérente dans sa démarche, Régina a aménagé sa boutique avec des meubles récupérés, les portants ayant même été rachetés à un commerce qui fermait. De son propre aveu, elle a créé la boutique qu’elle aurait elle-même adoré fréquenter, à l’image de ce qu’est le monde aujourd’hui et de sa clientèle. Une clientèle composée d’adeptes de la seconde-main qui viennent déposer leurs vêtements et qui en rachètent souvent en même temps, ainsi que d’autres qui reviennent très régulièrement puisqu’ici, il y a des nouveautés quasiment tous les jours !
Si Régina continue de chiner, c’est principalement la maroquinerie de luxe. Pour le reste, la majorité des vêtements sont là en dépôt-vente, et lorsqu’ils ne trouvent pas preneurs, les vendeurs peuvent les récupérer ou les confier à la maîtresse du lieu qui se chargera de les déposer dans de vraies ressourceries solidaires où ils commenceront leur seconde voire troisième ou quatrième vie.
« Bien sûr, on est là pour faire du commerce, mais proprement ». Tel est le crédo de Régina qui, en plus d’être une vraie commerçante dans l’âme, a un sens du style très aiguisé : « la seconde-main oblige à être créatif, et j’adore ça ! ». Elle n’est donc jamais avare de conseils, au contraire, et n’hésitera surtout pas à vous dire si un vêtement ne vous va pas, quand bien même vous le trouviez sublime. Elle a conçu le lieu comme un immense vestiaire où l’on peut s’amuser avec la mode de manière responsable et passer un vrai bon moment.
Car plus qu’une boutique, Yallä a aussi été pensé comme un lieu de vie, où sont régulièrement organisés des événements à thèmes autour de la food, de la musique et de l’art ; un domaine dans lequel Régina excelle aussi forcément, rapport à son premier métier. Le 10 mars prochain, on fêtera ainsi les 6 mois de la boutique, tandis qu’en mai on pourra découvrir « les archives Yallä », des vêtements chinés depuis plusieurs années et qui seront bradés pour l’occasion.
Régina est heureuse d’avoir pu ouvrir sa première boutique tout près de chez elle (elle habite à la Goutte d’Or), mais elle ne compte pas en rester là et se verrait bien décliner le concept dans d’autres quartiers parisiens. En attendant, c’est bien au pied de la Butte qu’on la retrouve et autant vous prévenir, une fois que vous aurez mis les pieds chez Yallä, vous n’aurez qu’une envie, c’est d’y retourner !
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