L’histoire entre Montmartre et la Splendens Factory a commencé sur un malentendu. C’est en 2012 qu’Adrien Moisson, connu pour ses activités dans le monde de la nuit parisienne (on lui doit notamment la renaissance du Baron et du Nouveau Casino, ou encore le festival Calvi On The Rocks en Corse), fonde sa société de production spécialisée dans l’événementiel, la direction artistique, le film et le digital. Il s’installe alors dans l’une des plus jolies maisons de la rue Muller, et y créé un lieu totalement atypique dans le but d’y accueillir un collectif d’artistes pluridisciplinaires. Autour de ce qu’on appelle désormais la Maison Muller, d’autres lieux voisins font partie du projet, parmi lesquels le Rosie et le Blue Club. Mais toute cette effervescence dans une rue jusque là réputée pour sa tranquillité ne va pas tarder à faire grincer quelques dents, jusqu’à ce qu’une opération commerciale malheureuse et une communication il faut bien l’avouer très maladroite de la part du sieur Moisson au printemps dernier ne vienne carrément provoquer la colère des riverains.
Il semblerait aujourd’hui que la Splendens Factory ait changé de stratégie et décidé de se refaire une image. C’est ainsi que depuis quelques mois, Laurent Moisson, le frère d’Adrien, a rejoint le projet en tant que président, apportant son expertise de businessman spécialisé dans les nouvelles technologies et le digital depuis plus de 15 ans. Mais alors finalement, la Splendens Factory, c’est quoi ? « La Splendens Factory déniche les talents pour créer du contenu à fort impact émotionnel. Elle offre aux marques, via leurs agences de communication, de réenchanter leur image et leur parcours client » dixit son nouveau président. Concrètement, ça donne un lieu qui accueille en résidence des artistes aux talents multiples (on aura forcément noté la référence à la Factory d’Andy Warhol), et une maison incroyable qui ouvre régulièrement ses portes (notamment lors de deux festivals annuels), et qu’il ne faut pas hésiter à visiter pour en savoir plus… C’est en tout cas la volonté de la nouvelle équipe en charge de la communication, qui fourmille de projets et de bonnes idées, le tout dans le respect de la vie du quartier.
Sans parler du Rosie ou du Blue Note un peu plus loin, la Maison Muller accueille au N°6 de la rue un studio de musique et le label Splendid au sous-sol. Au rez-de-chaussée, on trouve l’espace food où le jeune chef pâtissier Guillaume Sanchez reçoit amateurs et professionnels de la gastronomie pour des cours, des dégustations, des dîners privés ou encore des collaborations inédites. Au premier étage, c’est le White, un concept-store art et design d’objets blancs imaginé par Violaine Carrère, que l’on peut visiter sur rendez-vous. Les étages supérieurs abritent les artistes en résidence comme l’illustratrice Vaïnui de Castelbajac ou les peintres Arthur Platel et Hanaé Ciuni. Enfin, accolés à la maison se trouvent les studios photo Silver Clash qui accueillent également des artistes en résidence mais qui peuvent aussi se louer à la journée. A noter que la Maison Muller est entièrement privatisable, et que l'ouverture d'un salon de tatouage est annoncée très prochainement.
Ce qui nous a plus dans le concept, au delà de cette incroyable maison montmartroise pour laquelle on ne peut qu’avoir le coup de foudre, c’est cette volonté de mettre en relation des artistes créateurs d’émotion et des entrepreneurs en quête d’idées originales pour valoriser leurs produits ; ou comment mettre la publicité et le marketing au service de l’art et inversement. Et puis quand on connaît l’histoire du quartier, le fait que cette pépinière d’artistes de talent se situe à Montmartre y trouve finalement tout son sens non ?