La rue Damrémont est l’une des plus vivantes du quartier et on y découvre toujours des commerces qu’on n’avait pas forcément remarqué. C’est peut-être le cas de la boutique C’est Extra, malgré sa vitrine haute en couleur qui ne passe pas inaperçue ; une boutique à l’image de Catherine, qui a lancé son concept il y a maintenant un an et demi.
Catherine est passionnée par l’art depuis toujours. Fraîchement diplômée des Beaux-Arts, elle rencontre la célèbre plasticienne Mireille Porte, dite Orlan, avec qui elle fait alors ses débuts en tant que performeuse, et expose quelques temps plus tard au Palais de Tokyo, puis au Musée du Luxembourg avant de collaborer avec le collectif « Bad Beuys ». Prise dans un flot incessant de voyages et de rencontres en tout genre, elle devient finalement l’assistante personnelle de Thierry Mouillé et se lance dans la gestion des relations publiques, coordonne les mises en place des expositions et organise avec passion le quotidien d’un des plasticiens les plus en vogue de l’époque. Mais Catherine a plus d’une corde à son arc et surtout… le sens du style ! Depuis ses 20 ans elle chine dans des vide-dressing entre Paris, Rouen et Bruxelles. Sa collection devenant de plus en plus conséquente, elle ambitionne alors d’ouvrir sa propre boutique de vêtements.
Loin de soupçonner qu’un coup de foudre allait changer le cours des évènements, elle tombe sous le charme de celui avec qui elle allait partager sa vie. Rodrigo Guzman est à la tête d’une manufacture au centre culturel des Grands Voisins, il est designer, il a le regard doux et ténébreux à la fois. Catherine tombe sous le charme et se dit qu’à deux, tout est possible. Rodrigo lui fait prendre conscience qu’au-delà de la mode, ce qu’il faut soutenir aujourd’hui c’est l’artisanat et plus particulièrement l’artisanat parisien. Avec la volonté de miser sur un circuit court, limiter les intermédiaires et prôner le savoir-faire des artisans locaux, Catherine et Rodrigo se mettent en quête d’un lieu pour faire naître leur projet commun. Le 18e arrondissement et Montmartre s’imposent comme une évidence, historiquement plébiscité par les artistes d’hier et les street-artistes d’aujourd’hui. La vitrine du 18 rue Damrémont attire immédiatement l’œil de Catherine, qui fonctionne décidément au coup de cœur ! À ses yeux, cette ancienne agence immobilière, laissée à l’abandon depuis 2 ans, est l’endroit idéal pour ouvrir son magasin. Le début des travaux est lancé en avril 2018 et trois mois plus tard, la boutique C’est Extra voit le jour, sous le soleil des jours d’été.
À l’image de leur couple et de leur passion commune, tout a été réalisé de manière artisanale. Rodrigo s’inspire du brutalisme, un courant architectural des années 50 et privilégie des matières brutes telles que le béton, le bois et le métal. En poussant la porte de cette boutique-galerie pas comme les autres, on est tout de suite attiré par les néons graphiques et le mobilier déstructuré, qui met particulièrement en valeur le travail des artisans qui y sont exposés. On y trouve des pièces uniques, issus d’ateliers aux quatre coins de Paris : maroquinerie, joaillerie, céramiques, pochoirs sur canevas et décoration d’art. Un univers bouillonnant qui transforme, déplace et détourne les objets de leur signification première. Ici on joue sur l’humour avec style et d’infinies possibilités créatives attirent l’oeil. Une ambiance décalée, qui ne se prend pas au sérieux, et où tout est réalisé sur-mesure.
Au fond de la boutique, un corner vintage est le repaire des fashionistas du quartier. Des dizaines de pièces s’entremêlent, notamment de seconde-main. Véritable capsule des années 80 et voyage dans le temps, on y trouve une sélection pointue des grands designers de l’époque : Mugler, Véronique Leroy ou encore Diane Von Furstenberg mais aussi du Prada ou du Dior. Le fil conducteur ? Les années Palace et la fête avant tout. Paillettes, couleurs flashy et coupes qui cassent les codes : Catherine craque pour des pièces fortes, portées par des femmes qui assument. Chic et excentrisme vont de pair, ce qu’il faut avant tout, c’est ne pas avoir peur d’oser ! Monomaniaque des combinaisons-pantalons, elle nous présente avec un brin d’autodérision les nombreuses salopettes en coton, laine ou denim qui ont chacune le droit à une histoire, un mot doux ou une anecdote.
De notre côté, on a repéré deux ou trois choses qui risquent de vous faire dévaler la Butte illico :
✨ Les sacs-bijoux de Sophie Cano, faits à la main en cuir et impressions animales, parfois même perlées.
✨ Les assiettes en céramique de Vincent Lévy et leurs empreintes de poisson inspirées du Gyotaku, une méthode japonaise de pêche ancestrale.
✨ Les bijoux de mains et les parures de Nacho Jewels, un artisan nomade dont les créations sont portées par Nicki Minaj (rien que ça).
✨ Les vestes en jean chinées et leurs motifs en canevas cousus de la créatrice Claire Hudelaine.
La boutique C’est extra est également un lieu de rencontre pour artistes et organise régulièrement des évènements ouverts au public. La prochaine invitation aura lieu le mercredi 1er avril avec l’artiste Betty Meissonnier. Elle présentera sa nouvelle ligne de vêtements « KEBAB », en collaboration avec C’est extra. L’occasion de découvrir ses tapisseries anciennes customisés de messages anachroniques ou encore ses stickers dédiés à Banksy.
Une surprise est également prévue, on ne vous en dit pas plus, on vous attend sur place le jour J !
Retrouvez l’actualité de la Boutique C’est Extra sur Montmartre Addict !
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