Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C’est un peu le travers des tables dites “bistronomiques”, où l’on oublie trop souvent le goût des traditions et le sens de l’hospitalité. Tout en haut de la rue des Martyrs, Titi Graille fait partie des adresses qui ne sont pas tombées dans ce piège et qui ne déçoivent jamais. Une cuisine efficace et le goût des bons canons font de Titi Graille l’incarnation d’une table conviviale, comme on les aime.
Stéphane aime le bon vin et la bonne graille ! Le franc parler aussi. Passionné et loin de faire les choses à moitié, il a à son actif 52 pays visités, plusieurs restaurants ouverts et des centaines de Food Tours organisés. Il a travaillé avec Alain Ducasse et Gérard Faucher, a vécu 25 ans en Angleterre, a été guide culinaire à Singapour, consultant en gastronomie à Dubaï et restaurateur à Paris. Mais le vrai Titi, c’est lui ! Et depuis presque deux ans, il a déposé ses valises à Montmartre. Du moins, il y a ouvert son restaurant. Vous l’aurez compris, Stéphane ne tient jamais vraiment en place et a mille idées à la minute. Il vit désormais dans le Gard, ce qui ne l’empêche pas de faire d’incessants allers-retours chaque semaine jusqu’aux Abbesses pour faire tourner son affaire.
De l’ancien établissement (b&m Burger pour ceux qui se souviennent) il a conservé la couleur bleue, les banquettes et le carrelage aux murs. Sa touche personnelle, il l’affiche sur des ardoises accrochées aux murs qui plantent le décor : « Ici On se fait Plaisir avec des Jus réalisés par des Humains Sympathiques. » Loin d’être une publicité mensongère, Stéphane dispose en effet d’une cave de plus de 90 références de vins, pour la plupart bio, en biodynamie ou nature. On y trouve des bouteilles bien faites, comme un Syrah du Vaucluse du Domaine de la Combe au Mas, un Corse Albore de Nicolas Mariotti Bindi ou encore un vin orange de copains, « Pépin » gorgé de fruits blancs et d’épices. Et même un étonnant « Gris de Titi » réalisé en bio à Sauvignon par les Frères Paquereau avec qui il s’est associé. Le prochain sur la liste ? Un « Côte de Blaye » actuellement en étiquettage qui sera sous peu à la carte. Pour s’imprégner des terroirs, une présentation de chacune des personnes qui « font » le vin est disponible. L’humain avant la boisson : les vignerons avec lesquels il travaille sont mis à l’honneur dans un recueil accessible à chaque tablée. Parmi eux, rares sont ceux qu’il n’a pas rencontré. Une carte des régions de France accompagne également celle des vins « au cas où les clients se perdraient ! » nous précise-t-il.
En cuisine, tout est fait maison, au diable la congélation ! On mise sur des recettes de marché et des produits saisonniers. Derrière les fourneaux ouverts sur la salle, vous pourrez apercevoir le chef Rémi, véritable autodidacte, qui a fait ses armes chez Drouant, au Taillevent et au Coq Rico. En salle, Stéphane ou Denis font l’animation, diffusent leur joie de vivre et prennent le service très à coeur. « On a privilégié des tables restreintes pour pouvoir porter une véritable attention aux clients ». Le midi, on déjeune pour 25 euros (entrée-plat ou plat-dessert) et le soir à la carte. Selon les arrivages, on a le choix entre une pièce du boucher ou une pêche du jour à 28 euros, servis avec une poêlée de légumes du moment et des pommes de terre sautées. Seul plat indétrônable, le fameux confit de canard de Titi qui est proposé depuis les tout débuts, pour le plus grand plaisir des habitués.
Vous l’aurez compris, Chez Titi Graille, il y a toujours de quoi boire, de quoi manger et de quoi s’amuser ! Le soir, il n’est pas rare que les tables se rapprochent, que des liens se créent, que les éclats de rires fusent… et qu’on se mette parfois même à danser ! Loin d’être avare sur la variété française et les digestifs, la magie opère et on ressort des lieux le ventre plein, un sourire en coin. Quelle que soit l’idée que vous vous faisiez d’une bonne soirée, on ne peut que vous conseiller d’essayer cette bonne adresse de quartier !