Il était une fois deux colombiens, Andrès et Maria, qui décidèrent un jour de redonner au café ses lettres de noblesse. Leur idée ? Tracer un chemin plus humain entre le grain et la tasse, et rendre le café de spécialité accessible à tous. On était déjà totalement fans du coffee shop ouvert à Montmartre il y a un peu plus d’un an, on l’est encore plus depuis qu’on connaît l’histoire de The Beans On Fire ; on vous raconte !
Lorsqu’Andrès et Maria se rencontrent en 2014, ils sont loin d’imaginer se lancer dans une telle aventure. Lui est né et a grandi en Colombie. Il s’installe en France pour faire des études de commerce, puis devient consultant en stratégie pour de grandes entreprises. A l’approche de la quarantaine, malgré une carrière déjà bien lancée, il ressent le besoin de se recentrer autour de valeurs qui ont du sens, et d’opérer un retour aux sources. C’est à cette période qu’il rencontre Maria. Consultante en management, elle est surtout la fille de fermiers en Colombie. Elle lui raconte les nombreuses difficultés rencontrées par sa famille et par les fermiers en général, qui sont loin de gagner leur vie. Pourtant, s’il est un produit qui fait partie du quotidien de milliards de personnes à travers le monde, il s’agit bien du café.
A l’époque, le café de spécialité est une niche, et il n’existe qu’une vingtaine de coffee shops à Paris. C’est pour que ce type de café devienne la norme et non plus l’exception qu’ils décident de lancer leur propre marque ; une initiative qui permette à la fois d’élever l’expérience du café pour le consommateur et de travailler localement avec les producteurs. En Colombie, ils identifient les fermes en partenariat avec une agence qualité, ce qui leur permet de travailler sans intermédiaire, notamment pour l’importation, et de payer les fermiers à bon prix. Mais la démarche d’Andrès et Maria est loin d’être uniquement commerciale, puisque sur place, ils aident également les coopératives locales, et proposent par exemple des ateliers de robotique et d’informatique dans les écoles. Le but ? Motiver les jeunes générations à se former pour les inciter à garder les terres familiales, plutôt que de les abandonner comme c’est malheureusement beaucoup trop souvent le cas actuellement.
C’est pourquoi Andrès parle plus volontiers de café artisanal plutôt que de café de spécialité, l’artisanat définissant un savoir-faire transmis essentiellement par le biais de l’apprentissage. Des valeurs mises en pratique en Colombie, et désormais à Paris puisqu’après avoir torréfié leur propre café dans l’atelier attenant à leur premier coffee-shop de la rue des Gardettes dans le 11e, ils ont depuis créé un atelier de torréfaction collaboratif qui fonctionne un peu comme un incubateur, où les jeunes marques de café peuvent travailler et profiter de formations avant d’ouvrir leurs propres ateliers de torréfaction.
En ouvrant leur premier établissement en 2015 dans le 11e, l’idée n’était pas d’en faire « juste » un coffee shop de quartier, mais bel et bien un lieu pour les aficionados du café. Sauf que contrairement a ce qu’ils pensaient, le succès du lieu est justement venu du fait que c’était un commerce de quartier, avec un réel ancrage de proximité. Très vite, The Beans on Fire s’est donc mis à proposer des déjeuners, des brunchs et un vrai service de restauration, en pensant que c’était nécessaire pour ne pas avoir à compter que sur le café ; jusqu’à ce que le confinement vienne prouver le contraire ! Le manque à gagner lié à la fermeture du coffee shop s’est vu comblé par les ventes de café en vrac et d’épicerie, prouvant ainsi à Andrès et Maria que The Beans On Fire pouvait à la fois être une marque, mais aussi un vrai coffee shop de spécialité ET de proximité.
L’aventure montmartroise est plus récente, mais vient s’inscrire dans la logique des choses. Début 2020, un autre coffee shop s’était installé au 61 rue des Trois Frères, fermé prématurément en raison du confinement. Andrès et Maria, qui connaissaient bien Steve et Lacy, les anciens gérants, leur ont alors proposé de reprendre le lieu pour y créer leur deuxième adresse parisienne. C’est ainsi que The Beans On Fire Trois Frères a pris la suite de Farfelu en avril 2021, en conservant la même démarche de proximité et d’authenticité. Ici, on vient en voisin boire un café ou s’approvisionner pour la maison, un peu comme on le ferait chez un caviste. Car il existe de nombreuses similitudes dans la façon d’appréhender le café et le vin, chaque provenance correspondant à un type et de profil différent, un peu comme on parle d’un Bordeaux, d’un Bourgogne ou d’un Champagne. Ainsi, la marque The Beans On Fire propose principalement des cafés de colombie, du Brésil, du Kenya et d’Ethiopie, mais au coffee shop on trouve également des cafés venus du Salvador, du Guatemala, du Rwanda et même d’Indonésie.
Forcément, les vrais amateurs de café sont au paradis et c’est pour les autres un endroit fantastique pour en découvrir les nombreuses subtilités. Beaucoup de montmartrois en ont fait leur repère, et certains touristes profitent même de leur séjour pour y passer quotidiennement comme s’ils étaient chez eux. Parce que non seulement le café est bon, mais il l’est encore plus lorsqu’il est accompagné d’un cookie chocolat-fleur de sel, le péché mignon de la team Addict, ou d’un scone maison. Actuellement, on craque pour le cold brew, la boisson estivale par excellence, ou pour le flat white, ultra réconfortant quand le soleil devient capricieux ; et vous ?