Toute sa vie, Serge Gainsbourg est resté très attaché à Paris, la ville où il naquit, où il vécut et où il est mort. Et bien qu’il ait chanté Les Lilas et longtemps vécu dans le 7e arrondissement, son histoire reste aussi intimement liée à Montmartre, le quartier qui l’a vu débuter.
A la naissance de Lucien en 1928, la famille Ginsburg habite dans le 20e, avant de s’installer au 11 bis rue Chaptal, au pied de la Butte. C’est là que le petit garçon apprendra à jouer du piano (son père était lui-même pianiste dans les cabarets). Élève au Lycée Condorcet où il est en échec scolaire, il suit en parallèle les cours de peinture et de dessin de l’Académie de Montmartre au 104 boulevard de Clichy. C’est là qu’il rencontrera celle qui deviendra sa première femme en 1951, Elisabeth Levitsky.
On retrouve le jeune Lucien au 75 rue des Martyrs en 1954. Il a alors 26 ans, et remplace son père pianiste au cabaret Madame Arthur, avant d’en devenir le chef d’orchestre. C’est à cette époque qu’il dépose ses premières chansons à la SACEM sous le pseudonyme de Julien Grix, avant de choisir définitivement pour nom de scène celui de Serge Gainsbourg.
Enfin, c’est sur la scène des Trois Baudets que Serge fera ses premiers pas en tant que chanteur. Repéré par Jacques Canetti, celui-ci lui propose un contrat chez Philips, où il enregistre son premier disque (sur lequel figure Le Poinçonneur des Lilas), avant de lui offrir un tour de chant dans la salle du boulevard de Clichy en novembre 58. Du propre aveu de Canetti, il paraît que l’expérience fut un désastre, tant Gainsbourg était tétanisé par le trac. Il raconte que c’est en voyant Boris Vian sur cette même scène que Serge finira par comprendre qu’il était possible de « chanter autrement, sans forcer l’expression ni aller à la pêche au public ».
Le dernier lien connu de l’artiste avec Montmartre se situe un peu plus bas, plus exactement rue du Faubourg Montmartre au Palace, où Gainsbourg donnera en 1979 un concert devenu culte.
Et si le parcours de Gainsbourg à Montmartre reste assez furtif, le quartier peut tout de même s’enorgueillir d’avoir vu l’artiste débuter sur scène, et ce n’est pas rien.