Il n’existe pas vraiment de mot français pour traduire Sobremesa. En Espagne, il s’agit de ce moment après le repas où l’on s’attarde pour bavarder en buvant un café ou un digestif. Vous ne trouverez pourtant ni tortillas ni tinto de verano chez Sobremesa rue Caulaincourt, car c’est plutôt depuis la France jusqu’en Asie que Marie et Emilien promettent de vous faire voyager.
Elle travaillait dans la com, lui dans le domaine de l’hospitalité. Elle était passionnée par la cuisine, lui par le vin. Il faut dire qu’entre des parents restaurateurs du côté de Marie, un papa champion de dégustation à l’aveugle et un parrain fondateur d’un club de dégustation du côté d’Emilien, ils avaient plutôt de qui tenir. Mais c’est un soir de Nouvel An Lunaire que leur destin a basculé. Alors qu’ils avaient passé le week-end à aider le frère de Marie dans son resto bordelais, Emilien a réalisé que c’était “ça” qu’il voulait faire : transmettre sa passion du vin dans un lieu vivant et qui plus est gourmand.
Il commence alors à faire des extras dans plusieurs restos montmartrois pour apprendre le métier et murir son projet. Ne restait plus qu’à trouver les financements. Après un foodtour de près de 4000 kilomètres à travers toute la France pour sourcer les produits, puis quelques mois de travaux, Sobremesa ouvre enfin ses portes en janvier 2024.
Habitant le quartier depuis plusieurs années, ils ne pouvaient rêver mieux que de s’installer rue Caulaincourt. L’idée était de créer une petite cave à manger ultra conviviale et qui raconte une histoire, en commençant par la leur. Marie en cuisine s’inspirait ainsi des recettes vietnamiennes familiales, tandis qu’Emilien derrière le bar proposait une sélection soigneuse de vins natures et en biodynamie. Mais comme un bonheur n’arrive jamais seul, un bébé a pointé le bout de son nez à peine un mois après l’ouverture, obligeant Marie, pour la bonne cause, à troquer ses casseroles contre les biberons.
C’est comme ça qu’ils ont alors eu l’idée d’inviter des chefs en résidence. Minh a été le premier, après qu’ils aient fait sa connaissance au parc à chiens du Square Nadar ! Bien qu’ayant travaillé dans de nombreux établissements, c’était la première fois qu’il cuisinait dans son quartier, et l’expérience fut un vrai succès. Les chefs se succèdent désormais régulièrement, permettant à la clientèle d’habitués de ne jamais se lasser, et à Marie de profiter pleinement de son bébé tout en continuer d’orchestrer le lieu.
En quelques mois, Sobremesa a su s’imposer parmi les caves à manger les plus cools du quartier, son format de poche permettant de voir les chefs qui travaillent directement derrière le bar. Les propositions sont toujours originales, le plus souvent inspirées par l’Asie, mêlant herbes et épices pour un résultat toujours ultra savoureux. Au gré des résidences, on se partage volontiers un carpaccio de boeuf à la vietnamienne, des ribs de porc thaï, un céleri mayo cinq épices ou des dumplings tofu, olive noire et tomates séchées. Côté cave, Emilien n’a pas son pareil pour dénicher de vraies pépites et transmettre sa passion, comme un copain le ferait en débouchant une bonne bouteille lors d’un diner à la maison.
Avant de partir, vous pourrez même acheter les bouteilles à moitié prix ; un super bon plan valable aussi si vous êtes invités à dîner ou que vous improvisez un diner un peu tard et que vous avez oublié d’acheter du vin avant 20 ou 21h. Parce que chez Sobremesa, tout comme en Espagne, on aime vraiment faire durer le plaisir…
