La cohabitation entre riverains et établissements nocturnes est un sujet parfois délicat et qui peut rapidement fâcher. Car même si personne ne peut ignorer que la vie nocturne à Montmartre fait partie intégrante de son histoire, certains quartiers jusque là plus tranquilles ont connu en quelques années de réels changements. Le carrefour des rues Ramey, Clignancourt et Muller fait partie de ceux là, l’installation de nouvelles enseignes et la réalisation d’aménagements urbains en faisant un lieu de plus en plus apprécié des noctambules parisiens, au grand dam de certains habitants…
Les nuisances, tant sonores que liées à l’espace occupé par les terrasses sur l’espace public ou encore aux problèmes de propreté, ont créé de vives tensions de ce côté de la Butte. Une première médiation avait ainsi été initiée sans succès par la Mairie du 18e en juin 2013, entraînant la fermeture administrative de certains établissements.
Il est vrai que le sujet est épineux, entre ceux qui vivent dans ces rues et qui souhaitent préserver leur tranquillité, et les établissements qui, par leur présence, soutiennent l’activité économique et le maintien de l’emploi en plus de rendre le quartier vivant et animé : « concilier et faciliter tous les usages de la nuit à Paris : le repos, la fête et le travail », tels sont les enjeux identifiés lors des Etats Généraux de la Nuit entre la Ville de Paris et les acteurs de la vie nocturne.
C’est dans cet objectif que la Mairie du 18e et plusieurs établissements des rues Ramey, Muller et Clignancourt ont signé le 10 mars dernier une charte de la vie nocturne. Sans rentrer dans les détails, parce que le document est long et reprend de nombreux termes de loi, les signataires se sont mis d’accord sur les points suivants :
-
maintenir et accompagner le caractère festif du carrefour des rues Clignancourt, Ramey et Muller et des rues adjacentes, tout en veillant à la tranquillité publique et à la propreté des espaces publics dans les conditions prévues par la Charte
-
exploiter et développer les outils d’information, de médiation et de dialogue prévus par la Charte pour régler les conflits à venir
-
promouvoir une animation de qualité dans le quartier.
De notre côté, on a aussi envie de rappeler qu’il en va de la responsabilité de chacun et donc aussi des clients de faire la fête dans le respect des autres, et qu’il semble complètement ahurissant d’être obligé de rédiger des documents pour rappeler qu’il est interdit de pisser dans la rue !!! C’est en tout cas dans ce sens que les exploitants signataires s’engagent à mettre en place et à assurer financièrement une campagne d’information sur la Charte en créant et posant une affiche d’information destinée à la clientèle, visible dans chaque établissement signataire, ou en mettant à la disposition de la clientèle des flyers destinés au public reprenant un extrait de la Charte, entre autre.
Tout le monde semble pour l’instant avoir mis un peu d’eau dans son vin (ça tombe bien !), et on ne peut que saluer cette initiative qui prouve à quel point les montmartrois sont attachés à la vie de leur quartier, que ce soit de jour comme de nuit.
Exploitants signataires de la charte : La Chope de Château Rouge, Le Muller Café, Le Troquet, Le Clair de Lune, Le Rosie, Le Blue, L'Attrape-Coeurs Bar, Le Café du commerce.