On le sait, nombre d’artistes ont depuis toujours choisi de vivre à Montmartre, parmi lesquels certains très connus, d’autres moins. C’est le cas de Nana de Herrera, dont le nom ne vous dira peut-être rien. Pourtant, elle fut, entre autre, une star internationale de la danse et du chant espagnols durant de nombreuses années. C’est son destin passionnant que raconte Jacques Lambert dans le livre Nana de Herrera, la gitane de Montmartre.
Née à Lima en 1905, Nana de Herrera est restée toute sa vie « indéfectiblement attachée à la Butte, son havre de paix ». Après avoir vécu plusieurs années Square Trudaine, elle s’installe avec sa mère au Terrass’’ Hôtel en 1934, où elle occupera durant la guerre l’appartement des propriétaires de l’établissement au dernier étage.
Durant cette période, elle rencontre le peintre « Pedro » Creixams lors d’un déjeuner chez Manière (aujourd’hui le Cépage Montmartrois) rue Caulaincourt. Elle le rejoint ensuite régulièrement dans son petit appartement de la rue Durantin, avant d’emménager à la fin de la guerre au 98 rue Lepic avec son bébé, fruit de son union avec Pedro ; un bébé d’ailleurs baptisé à Saint-Pierre de Montmartre.
C’est sa pianiste, Ida Perrin, qui lui signale en 1944 la vacance d’un logement sans confort dans son immeuble, celui là même où vécut Louis-Ferdinand Céline. Nana a alors pour voisins Marcel Aymé ou encore Gen Paul, et nombreux sont les artistes qui lui rendront régulièrement visite jusqu’à sa mort en 1991. Son fils, Ramon, devenu un musicien célèbre, et ses petits-enfants, vivent toujours sur la Butte.
Mais en quoi la vie de Nana de Herrera fut est-elle si exceptionnelle ? Pour le savoir, il faut bien entendu lire le livre, et ainsi découvrir qu’en plus d’avoir été une grande artiste et une conférencière reconnue, son portrait peint par Tamara de Lempicka trône aujourd’hui dans le salon de Madonna, et sa silhouette est celle des paquets de cigarettes Gitanes !
Nana de Herrera, la gitane de Montmartre – Fauves Editions