Le saviez-vous ? Le 18e arrondissement compte pas moins de 30 écoles maternelles, 44 écoles primaires, 14 collèges et 5 lycées. A l’heure où nos poulbots, petits et grands, s’apprêtent à faire leur rentrée, nous avons repris le chemin de l’école à la découverte des établissements scolaires de Montmartre.
Située dans un bâtiment moderne, nous avons trouvé peu d’informations sur l’école de la rue André Del Sarte, si ce n’est le témoignage de Fabrice Luchini qui en fut élève : « Je suis allé tout petit dans l’école maternelle de la rue André Del Sarte. C’était une toute petite école très jolie, qui était à l’époque dans un vieil et bel immeuble, pas dans le bâtiment moderne d’aujourd’hui. Mais surtout dans cette école, il y avait une merveille : pour entrer, il y avait deux portes, une normale pour les adultes et une toute petite pour les enfants. Nous, nous entrions par ce trou de souris. C’était formidable d’avoir pensé à ça !« . Aujourd’hui, ce sont deux sculptures étonnantes (voire effrayantes) accrochées sur la façade qui accueillent les petits, mais nous n’en connaissons ni l’histoire, ni l’origine (promis on va mener l’enquête).
Créée en 1912, elle accueillait les filles de la petite section de maternelle au CM2 (les garçons fréquentaient eux l’école du Mont-Cenis). Elle avait pris la place d’un bâtiment qui abrita un temps un bal et un cabaret appelé La Feuillée de Montmartre. Devenue mixte dans les années 70, elle accueille exclusivement les classes maternelles depuis la fin des années 80.
Ouverte en septembre 1992, il s’agit de l’une des écoles les plus récentes écoles du 18e, située sur la place du même nom, autrefois Place Ravignan. Le bâtiment est malheureusement sans charme…
Dessinée par l’architecte Louis Emile Laisné (architecte de la Ville de Paris), construite en 1879 et ouverte au tout début des années 1880 au moment de l’instauration de l’école maternelle publique, l’école était à l’origine ce que l’on appelait une salle d’asile municipale, destinée à recevoir en classe enfantine les jeunes enfants, filles et garçons de 4 à 7 ans. L’établissement est intéressant à plus d’un titre, puisqu’il abrite un souterrain qui serait celui reliant les deux abbayes de Montmartre, et même un cimetière secret. L’une de ses cours de récréation donne sur l’entrée de la crypte du Martyrium, jouxtant le Collège Yvonne Le Tac de l’autre côté. Les « anciens » de la Butte se souviennent de Dalida qui organisant de grands goûters pour l’association « Noël sur la Butte », et de l’appel que lançaient les travestis du quartier à 16h30 pour faire rentrer « ces dames » le temps que les enfants sortent.
Fondée en 1865, cette école a la particularité d’avoir eu pour élèves plusieurs célébrités, parmi lesquelles Jean Gabin, Marcel Bleustein-Blanchet, Pierre Lazareff ou encore Paul Doumer, président de la République en 1931. Une plaque le rappelle à l’entrée du Collège Roland Dorgelès, qui fait partie du même groupe scolaire. Fabrice Luchini y a également été élève, et Robert Sabatier en parle dans son roman, Les Allumettes Suédoises : « A l’école de la rue de Clignancourt, le père Gambier, dit Bibiche, avait gardé des anciennes méthodes d’éducation une certaine manière de vous saisir les courts cheveux à hauteur des tempes et de tirailler par à-coups avec un sourire faussement aimable… ».
Construite en 1878 par Claude-Augustin-Léon Salleron, architecte de la Ville de Paris, l’école répond en tout point aux normes de l’époque, « de construction solide, souvent en pierre de taille, avec des classes rectangulaires à éclairage naturel venant de la gauche des élèves, comportant au maximum 50 places, avec des fenêtres rectangulaires et une hauteur sous plafond d’au moins 4 mètres. » Réservée aux garçons, tandis que les filles allaient à l’école de la rue Antoinette (aujourd’hui Collège Yvonne Le Tac), c’est là que Jaurès prit la parole lors d’un meeting en 1908 pour dénoncer les menaces de la guerre qui se profilait. Située au pied du funiculaire, on dit que l’école Foyatier possède la plus petite cour de récréation de Paris.
Derrière une façade sans charme particulière se cache l’une des écoles les plus dynamiques du quartier, qui fut la seule école parisienne à bénéficier d’un aménagement du temps scolaire au début des années 2000. Les élèves de CM2 ont participé en 2015 à l’enregistrement de l’album Somnambule du chanteur Raphaël, habitant du quartier.
Ouverte en 1870 à l’emplacement d’une ancienne école tenue par des religieuses, elle n’accueillera que des garçons jusqu’au début des années 70. Le tout premier registre de l’école est le parfait témoin du Montmartre de la fin 19e siècle, les enfants de cocher, charbonnier, marchande de quatre saisons ou maréchal-ferrant côtoyant ceux de journaliste, lihographe, artiste peintre ou pianiste.
Contrairement à ce que l’on peut lire ici ou là, Louise Michel n’a jamais été institutrice rue Houdon, mais elle a bien dirigé l’école du 26 de la rue du Mont-Cenis « Vers la fin de l’Empire, j’habitais avec ma mère une petite demeure gaie et proprette où j’avais installé mon école. Je ne tardai pas à avoir beaucoup d’élèves. J’aimais ces enfants de Montmartre, gentilles et franches, espiègles et bavardes comme de jeunes oiseaux… ». Il semble néanmoins que l’actuel bâtiment ne soit pas celui dans lequel Louise Michel enseigna, d’autant qu’il s’agissait initialement d’une école de garçons. On y donnait des cours de dessins gratuits aux frais de la Ville de Paris, et de nombreux peintres du quartier y ont certainement trouvé leur vocation.
Créé en 1876 par les sœurs de Saint-Vincent de Paul, la maison de la rue Caulaincourt accueillait une école, un orphelinat et un ouvroir, puis une crèche à partir de 1882. L’école accueille jusqu’à 700 enfants en 1913, année où le ministre de l’intérieur décide la fermeture de l’école dans la lignée des lois de laïcisation. L’établissement devient alors un foyer de jeunes filles mais aussi une école professionnelle et un syndicat. Il faudra attendre 1941 pour que l’école primaire ait l’autorisation de rouvrir, puis en 1950 une école technique. Aujourd’hui, le groupe scolaire privé est composé d’une école allant de la maternelle au CM2, ainsi que d’un lycée professionnel et technique.