Toutes celles et ceux qui ont déjà lu Le Livre De Ma Mère d’Albert Cohen savent à quel point ce texte est fort et bouleversant. Il y a une trentaine d’années, Patrick Timsit a ouvert ce livre et ne l’a plus jamais refermé. Ce chant de mort, ode à toutes les mères, parle à tous par son universalité, et il fallait un certain courage pour oser s’attaquer à un tel monument littéraire. Le comédien parle plutôt de maturité, mais c’est sa rencontre avec le metteur en scène Dominique Pitoiset il y a quelques mois qui va le convaincre de franchir le pas.
Depuis le 20 décembre, Patrick Timsit incarne donc ce fils sur la scène du Théâtre de l’Atelier, et il en donne une interprétation en tout point remarquable. Sans jamais tomber dans le mélodrame, il est un enfant et un homme en colère, tantôt tendre, tantôt résigné. L’exercice était périlleux tant le texte est immense, mais c’est avec beaucoup de pudeur que Patrick Timsit arrive autant à nous faire sourire que pleurer.
La grande intelligence de la mise en scène de Dominique Pitoiset rend la lecture encore plus émouvante. Le texte, dont les chapitres s’inscrivent « comme des respirations », est entrecoupé de séquences filmées et de chansons terriblement bien choisies (bouleversante, « Les yeux de ma mère » d’Arno, entre autres), preuve supplémentaire s’il en fallait de l’intemporalité du texte.
Dans la salle, le public reste suspendu aux mots, il sourit, verse sûrement quelques larmes, mais surtout se lève et applaudit à tout rompre lorsqu’il s’agit de saluer l’immense artiste qui, durant plus d’une heure, célèbre toutes les mères de la terre mais rend également un magnifique hommage à l’un des plus beaux textes de la littérature française.
« Fils des mères encore vivantes, n’oubliez plus que vos mères sont mortelles. Je n’aurai pas écrit en vain, si l’un de vous, après avoir lu mon chant de mort, est plus doux avec sa mère. Aimez-la mieux que je n’ai su aimer ma mère. Que chaque jour vous lui apportiez une joie, c’est ce que je vous dis du droit de mon regret, gravement du haut de mon deuil. » – Albert Cohen
A partir du 20 décembre 2017, du mardi au samedi à 19h
Représentations supplémentaires samedi 20 décembre 2017 et samedi 6 janvier 2018 à 16h, dimanche 31 décembre et lundi 12 mars à 19h. Relâche du 7 au 22 janvier.
Places en 1ère catégorie à 26€ (au lieu de 39€) par téléphone au 01 46 06 49 24 avec le code MONTMARTRE ADDICT ou en cliquant sur ce lien
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A partir du 19 janvier également à l’affiche du Théâtre de l’Atelier, Baby de Jane Anderson, avec Isabelle Carré, Bruno Solo… Places en 1ère catégorie à 31€ (au lieu de 44€) par téléphone au 01 46 06 49 24 avec le code MONTMARTRE ADDICT ou en cliquant sur ce lien : http://ow.ly/8LhU30h4W6f