Le cimetière du Calvaire fait partie des lieux pour le moins énigmatiques à Montmartre… D’une superficie de 600 m2 seulement, il s’agit du plus petit des cimetières parisiens, et d’un des seuls cimetières mitoyen d’une église (avec celui de Charonne dans le 20e arrondissement), en l’occurrence ici l’église Saint-Pierre de Montmartre.
Situé à l’emplacement d’une ancienne nécropole mérovingienne du VIIe siècle, on sait finalement peu de choses sur l’origine de ce cimetière créé en 1688. Jusqu’à cette date, les montmartrois inhumaient leurs morts dans la chapelle des sœurs bénédictines de Montmartre, devenue trop petite. Les abbesses cédèrent alors une partie de leur verger afin d’y enterrer les montmartrois. Saccagé à la Révolution, il rouvrira en 1801 et fermera définitivement ses portes en 1823, en raison de l’ouverture du Cimetière de Montmartre en bas de la rue Caulaincourt.
On compte environ 85 sépultures, et seules les familles dont un ancêtre repose dans ce cimetière peuvent s’y faire enterrer ; trois inhumations y ont ainsi eu lieu depuis cinq ans. Parmi les tombes de montmartrois les plus « célèbres », on trouve celle de la famille Debray, célèbres meuniers de la Butte et créateurs du Moulin de la Galette, reconnaissable à son petit moulin. Félix Desportes, premier maire de Montmartre, y est également inhumé, tout comme la famille Lecuyer, considérée comme la plus ancienne famille de Montmartre. Aristocrates, curés, cultivateurs, vignerons, meuniers, commerçants et bourgeois se côtoient dans leur dernière demeure, et le cimetière est finalement très représentatif de la composition exceptionnelle du Montmartre des XVIIIe et XIXe siècles.
On remarquera également la porte d’accès en bronze qui, tout comme celle de l’église Saint-Pierre, a été offerte par le sculpteur du Vatican Tommaso Gismondi en 1980. Cette porte que l’on trouve close toute l’année, hormis le 1er novembre, seul jour d’ouverture du cimetière (et depuis peu lors des Journées du Patrimoine, occasion durant laquelle nous avons pu le visiter).
Il s’agit en tout cas d’un lieu vraiment particulier, chargé d’histoire et de mystère, qu’il ne faut pas hésiter à découvrir si vous en avez l’occasion samedi prochain.
* Source : Association Paris Historique