C'est l'histoire d'un chef originaire du Sud-Ouest, Nicolas Boissière, ancien du Barbezingue, de l'Os à Moelle ou de l'Atelier des Sens, qui voulait avoir son lieu à lui. Il croise un jour la route de Dani Maïni, restaurateur, qui vient d'acquérir un lieu rue Ramey, et qui justement cherche un chef. Le "coup de foudre" est immédiat, et en plus d'un chef cuisinier, Dani trouve un associé ! Démarrent alors de longs mois de travaux, durant lesquels Nicolas n'hésite pas à troquer son tablier de cuisinier contre une tenue de chantier, dessinant lui-même les plans de la cuisine par exemple, pour donner naissance en janvier dernier à ce beau "bébé" qu'est l'Atelier Ramey.
On est d'abord séduit par la décoration de l'endroit, dans un esprit très brut, briques, parquet, chaises en acier et tables bistro, objets authentiques et chinés, et on remarque immédiatement, hormis le sublime bar, la verrière en fond de salle derrière laquelle oeuvrent les cuisiniers.
Si vous baissez les yeux, vous aurez également vue sur la cave… Ici, il n'y a rien à cacher !
Mais le plus important se passe dans les assiettes, et là, c'est du grand art. Nicolas Boissière n'a qu'un mot d'ordre : "se faire plaisir et faire plaisir aux gens", et c'est plus que réussi. Ici, tout est fait maison, mais vraiment tout, à tel point que Nicolas envisage de fabriquer sa propre levure de boulangerie, et même son sel ! Il compose sa carte en fonction des produits du marché, et surtout de ses envies. Epaulé par Adrien, Smail, Giovanni et Mohamed en cuisine, Nicolas n'a de cesse de chercher des idées, d'inventer de nouvelles recettes qu'il teste en permanence, et pour avoir passé une petite heure avec eux, on peut vous assurer qu'on ne s'ennuie pas. Mais surtout, nous avons pu constater que les produits étaient ultra frais et d'une qualité irréprochable.
Alors forcément, quand en plus le chef a du talent, ce qu'on retrouve dans l'assiette est absolument parfait. Que dire des amuses-bouches, de la fricassée de champignons et son os à moelle, des St-Jacques à la plancha, polenta crémeuse au beurre noisette et émulsion chorizo, ou des quenelles de chocolat de Cuba, si ce n'est que c'était vraiment, mais alors vraiment dé-li-cieux ! Et le plus incroyable dans tout ça, on a presque envie de dire que c'est le prix, car honnêtement, peu d'adresses sont susceptibles de proposer un menu dégustation à 32 € de cette qualité.
Le midi, les plats sont à la carte, avec une formule Burger ou Caesar Salad à 19 €. Le soir, vous aurez droit au fameux menu dégustation. Et si la part belle est faite aux produits du terroir, voire à la triperie, le chef peut également adapter ses plats à la demande pour les végétariens ; c'est toujours bon à savoir.
Enfin, la cave fait honneur aux vins du Sud-Ouest (forcément !), mais pas que, et surtout à des prix encore une fois plus que raisonnables. A noter également que le café Lomi vient de la rue Marcadet, les thés Bonthés & Bio de la rue Caulaincourt, les fromages de chez Fromages et Ramage juste en face rue Ramey, ainsi que les fleurs de Mémé Dans Les Orties et les cartes de visite de l'Atelier Nota un peu plus loin dans la rue.
Forcément, certains habitants du quartier en ont déjà fait leur QG, et autant dire que la réservation est plus que conseillée. Petit conseil de montmartrois : préférez plutôt le deuxième service à partir de 21h30, car on est si bien à l'Atelier Ramey qu'on a forcément envie de s'y attarder un peu…
En tout cas, voici une adresse montmartroise dont on n'a pas fini d'entendre parler, c'est certain !