Il existe à Montmartre de très nombreuses associations que certains qualifieraient de folkloriques, à tel point qu’on a parfois du mal à s’y retrouver, mais qui font partie de ces traditions immuables auxquelles les montmartrois sont très attachés. Parmi elles, la Commune Libre de Montmartre qui a fêté ses 100 ans en 2020 ; l’occasion pour son président Jean-Loup Bouvier de revenir sur son histoire dans un ouvrage aussi passionnant que truculent.
L’idée n’est pas ici de vous raconter « La fantastique histoire des communes libres de Montmartre de 1920 à nos jours… et à nos nuits », mais plutôt de vous donner envie de le lire, parce qu’on y apprend énormément de choses sur la Commune Libre certes, mais aussi sur le quartier. Attention d’ailleurs à ne pas confondre la Commune de Paris, insurrection populaire née à Montmartre, et la Commune Libre de Montmartre, créée cinquante ans plus tard par une bande joyeux drilles émules du Chat Noir, « contrepouvoir loufoque, culturel et solidaire » ayant pour devise « Pour ce qui est contre et contre ce qui est pour ».
Loufoque, la Commune Libre l’est incontestablement, possédant son propre maire, son garde-champêtre et même son calendrier ! Ainsi, si l’existence de la Commune Libre a connu moult rebondissements, les traditions perdurent, qu’il s’agisse de la soirée de Réveillon célébrée en septembre durant laquelle « après un banquet avec cotillons, quand retentissent les douze coups de 22h36, les convives se précipitent Place du Tertre, bannière en tête », ou de nouvelles fonctions créées comme celle de l’adjoint aux précisions et incertitudes ou du haut-commissaire aux questions de principe.
Fondée le 11 avril 1920, la Commune Libre de Montmartre n’en reste pas une association à vocation culturelle et festive, qui fut à l’origine d’innombrables manifestations parmi lesquelles la célèbre Foire aux Croutes ou encore la Course de côtes au ralenti. Quant à sa mission caritative, elle permit entre autre durant de nombreuses années d’offrir jouets et friandises aux enfants de la Butte, ou encore d’envoyer certains d’entre eux en colonie de vacances. On doit aussi à la Commune Libre le projet de plantation des vignes rue Saint-Vincent, ou encore la tradition des « faux mariages », parmi lesquels le dernier en 1985 entre Coluche et Thierry Le Luron.
On apprend également dans le livre qu’il n’y a pas eu une seule mais en réalité deux Communes Libres (de Montmartre et du Vieux Montmartre), qui finirent par se rabibocher, et que depuis 1920, 965 autres Communes Libres ont été officiellement déclarées en France, sans compter les nombreuses préfectures, principautés et autres républiques. A noter par ailleurs que la République de Montmartre n’a rien à voir avec la Commune Libre ; mais ça c’est encore une autre histoire !
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