Le hasard fait souvent bien les choses, et pour certains, on pourrait carrément croire à des signes du destin. C’est en tout cas ce à quoi nous fait penser l’histoire de Caroline et de Jour de Broc. Alors que la boutique était installée depuis deux ans au 109 rue Lamarck, elle vient de traverser la rue et de s’agrandir, et on retrouve désormais toutes les merveilles chinées par Caroline juste en face, au 130 de la même rue.
L’amour de Caroline pour la brocante ne date pas d’hier, mais elle n’avait pas forcément pensé en faire son métier, du moins pas tout de suite… Attachée de presse depuis une vingtaine d’années, son agence était située au 109 rue Lamarck, et elle disait souvent, plus ou moins sur le ton de la plaisanterie, que quand elle serait vieille, elle aimerait bien être brocanteuse. A force d’en parler, un ami lui dit un jour « et pourquoi attendre d’être vieille ? Si tu as envie, lance-toi ! ». C’est ainsi qu’elle commence par prendre un stand aux Puces de Saint-Ouen, où elle travaille le week-end, tandis qu’elle continue au bureau la semaine…
A Saint-Ouen, ça se passe bien, tellement bien même que l’idée d’avoir une petite boutique à elle quelque part dans Paris commence à germer. On lui fait alors remarquer que la boutique, elle l’a déjà rue Lamarck ! Il n’en fallait pas plus pour qu’elle saute le pas, dise adieu à sa vie d’attachée de presse, transforme son bureau en boutique et endosse définitivement le costume de brocanteuse à plein temps. Et quand on écoute Caroline parler de son « nouveau » métier, on se dit qu’elle a vraiment bien fait de se lancer, tant elle le décrit avec enthousiasme ; « Honnêtement, je m’éclate, j’adore le contact avec la clientèle, et j’ai l’impression de jouer à la marchande, c’est génial ! ».
Il faut dire que tout ce que vend Caroline a été chiné avec passion, et de son propre aveu, il n’y a pas un seul objet dans sa boutique qu’elle n’aime pas. Et des objets aussi divers qu’insolites, il y en a plein chez Jour de Broc ; d’ailleurs, ceux à qui elle les achète sont parfois étonnés de savoir qu’ils peuvent se vendre. Mais attention, n’allez pas croire qu’on trouve pour autant tout et n’importe quoi ! La sélection est plutôt pointue, de l’outil ancien en passant par les jouets, les boites ou les enseignes publicitaires, les gadgets ou les petits meubles, un peu de vaisselle, bref, plutôt des objets du quotidien, le tout parfaitement remis en état. « Chez moi, vous ne trouverez pas de verres en cristal, par contre j’ai plein de verres de bistrots ou à moutarde ! ». Son but : acheter pas cher pour pouvoir revendre pas cher, et proposer des objets à tous les prix. Résultat : on peut se faire plaisir à partir de 1 euro ; qui dit mieux ?
En deux ans, Caroline se fait une jolie clientèle dans le quartier, mais commence à se sentir un peu l’étroit dans sa petite boutique. Jusqu’au jour où elle discute avec sa voisine d’en face qui lui apprend qu’elle déménage et que le local qu’elle occupait pour ses activités de coach vocal allait être reloué. « Tous les jours, je regardais cette boutique magnifique avec sa façade Art Déco en me disant que ce serait le rêve d’avoir quelque chose comme ça, et là, j’apprends que c’est à louer ! ». Après quelques petits travaux de décoration, les mille et uns objets chinés par Caroline ont donc cet été traversé la rue pour prendre place dans ce magnifique espace du 130 rue Lamarck. « Et avoir de l’espace, ça change tout ! Je peux m’amuser à imaginer plein de mises en scène, et surtout envisager de pouvoir vendre des objets plus gros ».
Caroline nous a confié qu’un des plus beaux compliments qu’on puisse lui faire, c’est de lui dire que rentrer chez Jour de Broc, c’est un peu comme visiter un musée. C’est vrai qu’on y trouve des objets assez incroyables, comme une boîte à mouches (pas les insectes), une fiole à opium ou encore des skis anciens par exemple. Mais l’avantage, c’est qu’on peut tout acheter, et sans se ruiner. La boutique est vraiment superbe, et l’effet Madeleine de Proust 100% garanti ! A vos souvenirs…