A Montmartre comme partout ailleurs, les agences immobilières n’ont pas toujours bonne presse. Il n’empêche que lorsqu’on cherche à louer, acheter ou vendre une maison ou un appartement, et à moins de se sentir l’âme d’un Stéphane Plaza, connaître une bonne agence, qui plus est bien implantée dans le quartier qu’on convoite, est un vrai plus. C’est le cas d’Immopolis qui, depuis 1989, s’est imposée comme l’un des acteurs phares de l’immobilier sur la Butte.
Pourtant, Brice Moyse, son fondateur, ne connaissait pas Montmartre. Difficile à imaginer quand on a déjà croisé le personnage, aujourd’hui très impliqué dans bon nombre d’associations du quartier, ancien vice-président du Syndicat d’Initiative et président de l’Association des commerçants Lepic-Abbesses depuis plusieurs années : « Un jour, je suis venu dîner avec une amie rue Lepic, et nous sommes passés rue Ravignan. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a tout de suite plu ». Autant dire que quand, quatre ans plus tard, alors qu’il cherche à installer sa première agence, on lui propose de racheter une petite épicerie dans cette même rue, il n’hésite pas une seule seconde !
Rien, hormis un papa avocat en droit immobilier, ne le prédestinait pourtant à faire ce métier, et encore moins à Montmartre. Ancien prof de tennis, il travaillait dans le prêt-à-porter et venait d’un quartier très bourgeois. Mais son histoire s’est forgée à force de rencontres qu’il qualifie lui-même le plus souvent d’improbables, et parmi elles celle, avec ce quartier dont il n’avait pas le profil mais qui, je cite, correspondait à son état d’esprit : « Montmartre a réussi à me faire tomber la cravate, et j’ai adoré ça ! ».
Une fois la première agence installée dans l’immeuble où vécut Max Jacob, rien n’a plus semblé pouvoir l’arrêter, comme si le quartier lui avait fait pousser des ailes : « Montmartre m’a tellement donné ! ». Il ouvre ainsi une seconde agence rue Caulaincourt, dans l’ancien local d’un réparateur télé (encore une rencontre improbable !) une troisième rue Ramey là où la famille Luchini avait son épicerie, puis une quatrième Place Marcel Aymé. Aujourd’hui, le groupe Immopolis représente seize collaborateurs passionnés qui négocient, vendent, louent et gèrent des biens immobiliers principalement dans le 18e arrondissement mais aussi alentour. C’est également une histoire de famille, puisque sa femme (rencontrée à Montmartre) et l’un de ses fils ont rejoint l’aventure il y a quelques années.
Brice a vu le quartier changer. Quand il s’est installé il y a plus de trente ans, Immopolis était la deuxième agence immobilière à ouvrir sur la Butte. Aujourd’hui, il en fleurit presque à tous les coins de rue : « les gens ont redécouvert Montmartre avec Amélie Poulain, c’est incontestable ! ». Lui n’avait pas attendu la sortie du film pour tomber amoureux du quartier. Il faut dire que son métier lui a permis de découvrir des lieux assez incroyables, parmi lesquels, pour les plus connus, le dernier étage de la maison Dalida vendu par… Immopolis !