Alors que la France vient de célébrer le centenaire de l’Armistice du 11 novembre 1918, peu de gens savent que deux jours plus tôt, c’est à Guillaume Apollinaire qu’un hommage se devait également d’être rendu, le poète s’étant éteint le 9 novembre de la même année, victime de la grippe espagnole. Pour l’occasion, nous avons suivi ses traces à Montmartre, quartier qu’il a fréquenté plusieurs années durant, grâce au livre de Philippe Bonnet Apollinaire – portrait d’un poète entre deux rives paru récemment aux Editions Bleu & Jaune.
« Apollinaire est un parisien d’adoption dans son acception la plus absolue. Ici, tout l’enchante, même s’il dit bouder la Tour Eiffel (…) Il peut marcher d’Auteuil à Montmartre en faisant un crochet par Saint-Germain et terminer son périple à Saint-Lazare avant de sauter dans le train de Chatou où réside sa mère. » C’est d’ailleurs dans le quartier de Saint-Lazare qu’en 1904, Apollinaire rencontre Pablo Picasso, qui lui présente Max Jacob. Les trois artistes se lient d’amitié, et « c’est autour de ces trois-là (…) que va s’amalgamer toute une bande d’artistes dont le lieu névralgique sera une baraque branlante et malsaine de la rue Ravignan (…), que Max surnommera le Bateau-Lavoir« .
Dès lors, Apollinaire rendra fréquemment visite à ses amis, satisfaisant ici « un grand besoin jusque-là contrarié et inassouvi d’interaction littéraire et artistique« . Il y côtoiera entre autres Van Dongen, Juan Gris, Modigliani ou encore Georges Braque et Raoul Dufy. Et si le Bateau-Lavoir est le point névralgique du passage d’Apollinaire à Montmartre, il n’en fréquente pas moins les bars et cabarets alentours, tels le Bar Fauvet, chez Azon, Au Zut, ou encore plus loin le Lapin Agile.
En 1906, le poète écrit à Picasso, alors exilé à Barcelone :
« Vous voulez que je trace à vos yeux attendris
Ce que vous vîtes quand vous laissâtes Paris
Le décor Somptueux de la rue des Trois Frères
Enchanta vos quatre yeux et des larmes dernières
Tombèrent dans les mets servis par l’homme roux
Qui de la mère de Zézette était l’époux.
Du haut du Sacré-Coeur, Paris vous contemplâtes ;
(…)
Et de la Place Ravignan aux rives de la Seine
Nous courûmes courbés et sans reprendre haleine. »
En 1907, Apollinaire s’installe non loin de la Butte, au 8 rue Léonie (aujourd’hui rue Henner dans le 9e arrondissement), et fait la connaissance de Marie Laurencin. En 1909, il quittera définitivement le quartier pour s’installer dans le 16e, puis plus tard Rive Gauche. Il faudra attendre 1917, moins d’un an avant sa mort, pour voir Guillaume de retour à Montmartre, où se jouera sa pièce « Les Mamelles de Tirésias » au conservatoire Renée-Maubel (aujourd’hui théâtre Galabru) devant le tout-Paris.
Le livre de Philippe Bonnet met en lumière le passage d’Apollinaire à Montmartre, mais surtout l’exceptionnelle histoire qui le lie à Paris. Le récit biographique est ponctué de nombreuses anecdotes et de citations qui rendent la lecture particulièrement fluide et agréable, et donne envie de redécouvrir cet immense poète.
En partenariat avec les Editions Bleu & Jaune, nous vous offrons un exemplaire du livre Apollinaire – portrait d’un poète entre deux rives. Pour tenter votre chance, merci de remplir le formulaire ci-dessous avant le vendredi 23 novembre à minuit. Le.a gagnant.e sera tiré.e au sort*.
Le concours est désormais terminé. Merci pour votre participation.
*Règlement sur simple demande