C’est d’abord une devanture toute bleue dans la rue Damrémont qui a attiré notre attention. Puis une enseigne, Gouttes, vins vivants et salon de tatouage ; une association pour le moins originale qui ne pouvait qu’attiser notre curiosité.
Sauf qu’avant de parler de Gouttes, il nous faut remonter quelques 750 mètres plus haut dans la rue Custine. C’est ici qu’en août 2019 a ouvert Koikonboi?, la “grande soeur” de Gouttes. A l’origine du projet, on retrouve Marc et Charlie, anciens cavistes salariés qui ont eu envie d’aller plus loin ; parce que s’ils avaient en commun la passion de leur métier, vendre des vins “classiques” ne les amusait plus. “On se retrouvait régulièrement pour goûter des vins différents, et nos séances de dégustation commençaient invariablement par la même question : alors, quoi qu’on boit aujourd’hui ? Le nom de notre cave était tout trouvé !”
Leur truc à eux, c’est le vin nature. Avant de s’installer physiquement, ils commencent d’abord par vendre leurs trouvailles à leurs amis et aux amis de leurs amis lors de soirées “tupperwine”. En un an, ils constituent un stock suffisamment important pour ouvrir leur boutique. Contre toute attente, le confinement de mars 2020 les pousse à innover avec un système de click & collect, qui connaît un franc succès et qui leur permet surtout de se faire une belle clientèle de quartier.
Et puis ils ont une nouvelle idée : organiser des dîners chef/vigneron, au cours desquels le chef imaginerait un menu en fonction des vins, que tous deux partageraient ensuite à table avec les convives. Sauf que la boutique de la rue Custine est bien trop petite ! Ils se mettent alors en quête d’un lieu plus grand, et ont un véritable coup de coeur pour le local du 45 rue Damrémont. Il faut dire qu’il a tout pour plaire, entre ses murs de brique, son carrelage ancien et son agencement idéal pour proposer des dégustations sur place. Et c’est en réfléchissant à comment animer l’espace à l’arrière qu’ils ont l’idée de proposer à la belle-soeur de Charlie, Emilie, d’y installer son salon de tatouage.
Un mélange des genres pas banal, mais qui matche parfaitement avec le sujet : “on a remarqué que la majorité des vignerons qui travaillaient les vins naturels étaient tatoués”, illustrant une philosophie de liberté et de retour à la terre. Car ce qui intéresse nos cavistes, c’est d’abord l’humain : « Nous sélectionnons des vignerons, pas des étiquettes !”. C’est cette démarche qui leur permet de proposer des vins issus de tout petits vignobles, travaillés dans le respect de la nature et dépourvus de tout intrant chimique, hormis un minimum de souffre lorsque cela est absolument nécessaire.
Aujourd’hui, Gouttes Cave Tattoo est devenu un vrai lieu de vie, où l’on vient boire et acheter de belles quilles, ainsi qu’une jolie sélection de bières et de spiritueux naturels, mais aussi participer aux fameux diners chef/vigneron organisés une à deux fois par mois, ou encore fêter un anniversaire, un EVJF ou un départ en retraite, et bien sûr se faire tatouer. Côté tatouage justement, Melesz a récemment rejoint Emilie en résidence, tandis que côté cave, Anthony fait vivre le lieu avec passion. Marc et Charlie sont évidemment toujours présents, travaillant en parallèle sur l’activité d’abonnement mais également en tant qu’agents de vignerons.
D’ici quelques semaines, toute l’activité sera concentrée sur la rue Damrémont, où Gouttes Cave Tattoo, pensé comme un espace de partage, de découvertes et de communauté, nous promet encore bien des surprises…