Ce n’est peut-être pas le plus médiatisé des festivals, pourtant depuis 15 ans, des milliers de spectateurs de tous âges et de tous genres se retrouvent dans les jardins du 18e arrondissement pour danser au son des musiques du monde. Cet été, le Festival Rhizomes étend ses ramures jusque dans les parcs de la Seine-Saint-Denis, tout en conservant ses rendez-vous incontournables à Montmartre.
Au programme cette année sur la Butte :
-16 h–
Pedro Soler & Gaspar Claus – Flamencos migrateurs
« De toutes les guitares qui chantent et font danser le monde, il en est une particulièrement pure, c’est celle de Pedro Soler » (Jean-Louis Barrault). Quand Pedro Soler, chêne intarissable d’un flamenco emprunt de sagesse et de contemplation, vit grandir son fils Gaspar dans la région de Banyuls, il ne se doutait pas qu’un jour, sa progéniture ferait de si belles boutures de son art pour le guider vers des contrées libres et inexplorées, où coule encore la sève des Républicains espagnols, des chants séculaires, des âmes des nomades et des exilés. Entremêlant cordes pincées et frottées, le père guitariste et le fils violoncelliste sèment de nouvelles graines, portées par un vent qui traverse mers et montagnes pour éclore au plus profond de nos âmes.
-17h –
Eténèsh Wassié Trio – Jazz éthiopien
En Ethiopie, la tradition des azmari, ces « griots » de l’orient africain, est enracinée dans le quotidien. Bien qu’elle ait su s’y imposer, avec ses costumes trois pièces et son sens de la blague bien affûtée, la chanteuse Eténèsh garde une place à part dans le milieu. Née en 1971, elle découvre très tôt qu’elle “a une voix” et commence sa carrière à Addis-Abeba, où Francis Falceto (directeur de la collection de disques « Ethiopiques ») tombe sous le charme et l’invite pour des tournées européennes avec des musiciens, chanteurs et danseurs au sein du « Cabaret éthiopien ». La diva continue aujourd’hui à nous ensorceler auprès de plantes aux pouvoirs mystérieux, tantôt vénéneuses, tantôt enchanteresses : le guitariste Mathieu Sourisseau et la violoncelliste Julie Läderach.
– 16h30 –
Arat Kilo & Mamani Keita – éthio-jazz + Mali
Mordus profondément par les crocs cuivrés d’un serpent venu d’Addis-Abeba, possédés par la mystique venimeuse des grooves, les Parisiens d’Arat Kilo ont, depuis leur infection en 2008, fait de l’éthiojazz, leur terrain de jeu musical. En y incorporant hip-hop, funk, soul, jazz, dub, afrobeat ou reggae, Arat Kilo a toujours veillé à ce que les volutes de fumée soient les plus voluptueuses et les plus envoûtantes possibles. La diva malienne Mamani Keita, lauréate du prix de la meilleure soliste de Bamako en 1982, ex-choriste de Salif Keïta, n’a plus qu’à surfer sur la vague déferlant sur les Arènes de Montmartre pour que le show soit complète-Mandingue !
– 18h –
Jupiter & Okwess – Congo transe
Ami Rhizomien, amie Rhizomienne, gare aux chocs et autres secousses ressenties par tout corps plongé dans la musique de Jupiter & Okwess… Quand le Congo est dans la place, cigales et fourmis s’accordent pour valser dans les cordes ! “Ainsi Jupiter (dés-)organise-t-il son affaire, mêlant la moquerie à la menace, la farce anarchiste à la leçon de sagesse, la vigueur du chant au constat désenchanté, la décontraction de son long corps de statue à l’agencement imparable d’une rythmique nerveuse, conçue pour tourner à l’infini les mêmes figures. C’est une fête un brin bordélique, juste ce qu’il faut pour rester imprévisible, excitante, propulser les corps sur les pistes de danse et les têtes dans les étoiles” (Les Inrocks)
Retrouvez tout le programme du Festival sur le site www.festivalrhizomes.fr