Les rumeurs vont bon train quand il s’agit du vin de Montmartre : piquette pour les uns, grand cru pour les autres… Assurément ni l’un ni l’autre vous répondront les connaisseurs, mais à coup sûr un vin atypique, ne serait-ce que par l’histoire et l’emplacement des vignes.
C’est à l’angle de la rue Saint-Vincent que sont plantés, en 1933, 3250 pieds de gamay et de pinot noir. Mais il faudra attendre 1953 pour que naisse l’idée de faire du vin, donnant ainsi naissance au fameux « Clos Montmartre ». La vigne est depuis ses débuts entretenue par les jardiniers de la Ville de Paris, soutenus le jour des vendanges par quelques bénévoles, et la vinification s’effectue dans les caves de la mairie du 18ème, sous le contrôle d’un, ou plutôt d’une oenologue (Sylviane Leplâtre, récemment nommée). On compte aujourd’hui près de 1800 pieds de cépages issus des plus grandes régions viticoles, répartis sur un terrain de 1600 m2 exposé, petite originalité, plein nord !
Malgré cette exposition jugée quelque peu défavorable à la maturation du raisin, et parfois une météo un peu capricieuse, les vignes du Clos Montmartre sont généreuses, et elles ont par exemple permis de produire en 2012 quelques 700 bouteilles, numérotées et vendues aux enchères au profit du COFAS.
Et la cuvée 2013 alors, comment s’annonce-t-elle ? Il faudra attendre un peu pour le savoir, puisque les vendanges ont précisément eu lieu ce matin, avec plus de quinze jours de retard par rapport au calendrier traditionnel ; est-il vraiment nécessaire de rappeler que nous avons eu un printemps pourri ? Il n’empêche que le raisin a poussé en abondance, puisqu’il semblerait que la production puisse atteindre cette année les 1500 bouteilles. Par contre, j’ai entendu dire entre les pieds de vigne que la cuvée 2013 serait rosée et pas rouge, le raisin n’ayant visiblement pas les qualités nécessaires pour faire un bon rouge, et n’étant pas suffisamment alcoolisé…
Qu’à cela ne tienne ! Boire du rosé de Montmartre, ça le fait aussi non ?