Si vous cherchez une bonne adresse à Montmartre pour manger libanais, on vous conseille de dévaler la rue Dancourt pour tester la cuisine de Chez Zena. Tout récemment expatriés de Lamarck-Caulaincourt, Zena et son mari Samer y avait déjà séduit le quartier depuis plusieurs années et on retrouve leur tout nouveau restaurant en contrebas du théâtre de l’Atelier.
Le couple s’est rencontré à Beyrouth un soir d’été, et c’est en goûtant la cuisine De Zena que Sam est instantanément tombé amoureux. Lui travaillait déjà avec son père rue Simart avant de proposer à sa femme de le rejoindre pour ouvrir ensemble un restaurant en France. C’est rue de la Fontaine du But que le jeune couple inaugure un service de traiteur aux allures de cantine de quartier, se faisant rapidement une petite réputation qui ne faiblit pas pendant 5 ans. L’atmosphère est empreinte de bonne humeur et d’accent chantant, et on y danse parfois même jusque tard dans la nuit derrière les rideaux tirés. Mais Zena et Sam finissent par se sentir un peu à l’étroit et c’est il y a tout juste un mois que la famille déménage de l’autre côté de la Butte, dans un lieu plus grand, où ils peuvent désormais doubler leur capacité d’accueil.
La légèreté du pinceau de l’artiste libanais Wawi Abdel Kader est une véritable invitation à jeter un œil à travers la vitrine et les jolies banquettes aux édredons à pompons finiront de vous convaincre de rentrer. Une fois passé la porte, on admire les fresques de Céline Khoury et Elodie Sonbol, qui colorent les murs de leur talent. Le comptoir de pâtisseries orientales et les mezzés encore fumants introduisent avec gourmandise le sourire de la maîtresse de maison, qui vous propose à vous asseoir où vous voulez, comme si vous étiez à la maison. La traditionnelle broche à rôtir la viande envahit les narines d’une bonne odeur de shawarma grillé et l’indémodable sandwich-frites et boisson à emporter est à seulement 10 euros. Si vous décidez de vous attabler, parcourir la carte risque de vous compliquer grandement la vie tant le choix est cornélien : houmous maison relevé au citron, taboulé d’une finesse absolue, fallafels en tout genre, brochettes kefta et assiettes de grillades à partager avec crudités et grenades. L’huile d’olive est si parfumée qu’en fermant les yeux vous seriez presque sous un olivier par 30 degrés. C’est avec impatience qu’on attend de prendre sa commande en se laissant bercer par l’ambiance familiale, où se mêle les habitués de passage pour boire le café, un fond de musique branchée sur Radio Liban et des théières vintage en laiton doré suspendues au plafond. Mais Chez Zena on trouve aussi des spécialités qui sortent de l‘ordinaire : loubieh, moughrabieh, de l’Almaza Beyrouth beer ou encore de l’arak traditionnel, une boisson alcoolisée à 53 degrés, à base de raisin et de graines d’anis. Avant de partir demandez un thé à la menthe ou une limonade à la fleur d’oranger, la côte risque d’être difficile à remonter.