Si vous avez l’habitude de flirter avec les limites, on vous propose une audacieuse sortie vers Pigalle pour découvrir une adresse mode joyeuse et libérée : Carlos-Carlos. Un écrin mode où, à peine franchie la porte d’entrée, on sait déjà qu’on va aimer ce qui s’y trouve.
C’est l’effet singulier que provoque une première visite dans la boutique enchantée de Scarlett. À l’image de son parcours, la jeune créatrice ose l’impertinence et c’est après avoir passé dix années sur les marchés boursiers qu’elle envoie valser son premier métier pour laisser libre cours à sa passion : dessiner des robes aux coupes affirmées. Originaire de Biarritz, Scarlett a toujours rêvé de Paris, d’un Paris romantique et artistique, celui de Baudelaire avant Haussmann, de Modigliani, des artistes des années 30, du café de Flore. Elle passe son temps à écumer les musées ou à scroller sur Instagram à la recherche de créateurs inspirants. La naissance de sa fille et le confinement marquent un tournant ; elle décide alors d’ouvrir sa propre maison de robes, qui deviendront le fil conducteur de sa jeune griffe, Carlos-Carlos.
En un été, elle couche sur le papier des années de réflexion et se lance dans un travail d’artisanat responsable : confectionner des vêtements dans de jolis tissus dormants issus de maisons haute-couture et prêt-à-porter. Elle esquisse les silhouettes, imagine les robes et se met à la recherche d’une modéliste et d’un atelier de fabrication parisien. Les personnes qui vont donner vie à ses dessins se mettent assez facilement au bord de son chemin et sa première collection voit le jour à l’été 2022. Chez Carlos-Carlos, on ne suit pas les collections printemps-été ou automne-hiver. Scarlett étoffe sa gamme selon les saisons en évitant de remplacer les modèles mais en changeant le tissu, la couleur et en osant les détails décalés. Elle s’inspire des pièces familières du vestiaire de sa maman ou de sa grand-mère et de leurs matières qui résistent au temps.
Résultat ? Des robes aux personnalités singulières, qui disent non à l’obsolescence programmée et sont imaginées pour traverser les années. Une garde-robe qui se décline petit à petit, offrant aujourd’hui des jupes couture et des chemises espiègles, le tout en très petite série.
La seconde passion de la créatrice : « l’art-à-porter ». Scarlett chine des vestes vintage d’exception, typiques des années 80 et 90, et les réinvente par la peinture. Ses créations sont toutes peintes à la main, devenant à la fois vêtements et tableaux, faisant des clins d’œil réguliers à ses inspirations de toujours : Matisse, Cocteau ou encore la dolce vita italienne. De véritables pièces uniques, qui peuvent d’ailleurs s’associer avec ses de robes, multipliant les possibilités de combinaisons.
En plus des créations textiles, une sélection d’objets singuliers est présentée dans la boutique. Et l’harmonie est telle que la plupart des clients pensent que tout est créé par Scarlett ! Mais cette sélection à part qui habille les étagères du lieu se démarque pourtant et fait partie en réalité de l’un des autres atouts de la fondatrice : ouvrir une fenêtre sur des créateurs qui partagent ses valeurs et pour lesquels elle a eu un coup de cœur. Elle réunit ainsi des marques de maroquinerie, de bijoux ou encore de céramiques qui complètent à merveille son univers.
Dotée d’une créativité débridée, et loin d’être à bout de souffle, Scarlett dévoile également une galerie de poche, où elle expose des oeuvres qu’elle a elle-même créées ; des mini-séries de pastels à l’huile ultra-expressives qui mettent sur papier des beautés féminines colorées, à installer de toute urgence chez soi pour égayer son intérieur.