On aurait pu commencer par vous demander si vous aviez lu l’histoire de Jesse James, comment il vécut, comment il est mort, mais c’était un peu tiré par les cheveux. C’est pourtant bien l’histoire de Bonnie et d’un couple que l’on va vous raconter, mais qui n’ont rien à voir ni avec le fameux gang Barrow, ni avec le film d’Arthur Penn, ni même avec la chanson de Serge Gainsbourg.
Le Clyde de l’histoire est photographe et s’appelle Erwann. Né à Bichat, c’est un vrai gamin de la Butte et il a toujours vécu dans le quartier. Erwann a une femme, elle est belle et son prénom c’est… Corinne ! A eux deux, ils forment le gang Bonnie Montmartre, studio de communication sociale et culturelle, et leur parcours est passionnant.
C’est à Montmartre qu’ils se sont rencontrés. Lui, biologiste de formation, venait d’effectuer une mission d’un an en Antarctique pour étudier le langage des manchots empereurs, durant laquelle il avait réalisé de nombreuses photos. Il rejoint ensuite l’agence Gamma puis l’AFP en tant que journaliste, et réalise, entre autre, de nombreux clichés pour le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Corinne elle, est consultante en communication, et travaille en tant que salariée dans le domaine de l’industrie puis chez un bailleur social.
A la naissance de leur premier enfant, le couple décide de quitter Paris et de s’installer à Nantes, « pour se rapprocher de la mer« . Commence alors une aventure de dix années, durant laquelle Corinne travaille pour la Fédération des Entreprises Sociales pour l’Habitat. En 2003, elle crée avec Erwann l’association Terre Images, avec pour vocation de sensibiliser, informer et favoriser le lien social à travers l’image et la réalisation de reportages photographiques et vidéo. Elle propose alors à la Fédération de réaliser un état des lieux en photos de douze « quartiers sensibles » partout en France ; un travail de longue haleine qui donnera lieu à l’organisation d’une exposition en 2005 pour le Congrès HLM de Nantes et à la publication d’un livre de plus de 500 pages, « Habitats en Devenir : la rénovation urbaine sous l’objectif des professionnels et des habitants ». Une expérience qui leur permettra de nouer des relations pérennes et sincères avec de nombreux acteurs du milieu social et associatif.
Mais le couple est également passionné d’art contemporain. C’est ainsi qu’en parallèle, Erwann devient galleriste à Nantes, et qu’ils participent via Terre Images à l’organisation d’une exposition pour « Le Voyage A Nantes », vaste parcours d’art dans la ville qui produit également des événements temporaires. Croiser le social et l’artistique devient dès lors leur signature, parce que les belles choses sont aussi celles dont on se souvient le mieux.
Il y a six ans, Erwann et Corinne décident finalement de revenir à Paris, et retrouvent leur quartier de prédilection, Montmartre. En 2017, ils donnent naissance à leur troisième « bébé » prénommé Bonnie, qui matérialise leur collaboration professionnelle. A la question de savoir si ce n’est pas trop difficile de travailler avec son mari, Corinne répond sans ambages qu’on contraire, étant à la fois très fusionnels et très indépendants, leurs deux forts caractères se complètent parfaitement. Aujourd’hui, ils privilégient les projets qui ont du sens et les clients qui donnent du sens à ce qu’ils font : « J’ai le sentiment de vivre un moment charnière, où la prise de conscience écologique et sociétale devient incontournable, et j’ai envie d’accompagner cette transition. »
Aujourd’hui, Bonnie Montmartre met son expertise au service de clients privés ou institutionnels, de petites ou de grandes entreprises, son champ de compétences allant de la réflexion stratégique à la rédaction, en passant par l’organisation d’événements ou la réalisation de contenus audiovisuels. Montmartre en point d’ancrage s’inscrit parfaitement dans leur démarche, Corinne et Erwann ayant toujours eu à cœur de tisser des liens forts et en résonance avec le local, et de donner aussi un sens au croisement entre pratiques artistiques et engagement social.