Saviez-vous que cette année, le 25 avril pour être précis, Amélie Poulain fêtait ses 20 ans ? C’est en effet à cette date qu’est sorti en 2001 le film de Jean-Pierre Jeunet, racontant l’histoire d’une jeune serveuse dans un bar à Montmartre dont le but dans la vie est de rendre heureux les gens qui l’entourent. Et si le quartier a souvent servi de décor pour de nombreux films, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain est sans aucun doute le plus connu. Mais vous ne connaissez peut-être pas tout sur ce film devenu culte…
1. Le film a failli s’appeler Amélie des Abbesses.
C’est en tout cas l’un des titres auquel avait initialement pensé Jean-Pierre Jeunet, « mais qui connaît la Place des Abbesses en dehors de Montmartre ? », ou alors Les aventuriers de la Chair de Poule, une autre idée très vite abandonnée. Le titre définitif s’inspire du Destin Fabuleux de Désirée Clary réalisé par Sacha Guitry.
2. Ce n’est pas Audrey Tautou qui devait interpréter le rôle d’Amélie
mais l’actrice anglaise Emily Watson. D’abord intéressée, le rôle avait été écrit pour elle, et certaines scènes devaient même se tourner en Angleterre, mais la comédienne a finalement décliné la proposition. Vanessa Paradis a également refusé le rôle. Le réalisateur a finalement pensé à Audrey Tautou en voyant l’affiche de Venus Beauté (Institut).
3. La musique du film n’a pas été entièrement composée pour celui-ci.
La moitié des morceaux figure sur les précédents albums de Yann Tiersen, des titres qui ont été réarrangés pour Amélie. C’est par hasard que Jean-Pierre Jeunet a découvert Yann Tiersen, alors qu’un stagiaire du film écoutait l’un de ses albums. Le succès est phénoménal, et la bande-originale, vendue à plus d’un million d’exemplaires, a reçu un César et une Victoire de la Musique la même année. Pourtant, Yann Tiersen a longtemps rejeté ce succès, qui donnait une image réductrice de son travail : « Ma musique est née en Bretagne. En grande partie, elle n’a pas été composée pour le film et n’a rien à voir avec Paris ».
4. Il existe une chanson directement inspirée par le film.
En 2007, le groupe français Les Fatals Picards compose une chanson intitulée Moi je vis chez Amélie Poulain, le pays où tout va bien, et où tout l’ monde a un nom d’animal pour pas vexer Amélie et où pour que tout soit jaune dans l’film on frotte les murs avec du curry…
5. Amélie Poulain, c’est Jean-Pierre Jeunet !
Durant des années, Jean-Pierre Jeunet a accumulé plus de 5000 notes et souvenirs qu’il inscrivait dans des cahiers. Il raconte qu’il a commencé à écrire son scénario le premier jour de la Coupe du Monde de Foot 1998, et qu’il a galéré à trouver comment mettre toutes ces notes dans un même film. Le challenge, c’était de rendre les gens heureux, « mais comme Guillaume Lauran, le co-scénariste, et moi-même n’utilisions que les petites choses de la vie provoquant un sourire, on avait de bonnes chances que ça marche au moins près d’une personne ». A la sortie du film, Jean-Pierre Jeunet dira : « Amélie, c’est moi. C’est le film de ma vie, maintenant je n’ai plus qu’à ouvrir une pizzeria. »
6. C’est LE film événement de l’année 2001.
Dès sa sortie, le film devient très vite un phénomène, le film à aller voir, le film dont tout le monde parle, le film sur lequel tout le monde a un avis : « Amélie a eu 450 critiques positives, 5 négatives. » Deuxième plus gros succès de l’année 2001 en France derrière le premier volet de Harry Potter, c’est aussi le plus gros succès français en langue française aux USA avec un peu plus de 33 millions de dollars de recettes. Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain totalise à ce jour 32 405 858 entrées dans le monde entier, dont 8 636 041 en France.
7. Jean-Pierre Jeunet vit vraiment à Montmartre.
Il habite à quelques pas de la rue Lepic dans un ancien atelier d’artiste, tout près du fameux Café des Deux Moulins. Le réalisateur rêvait de faire un film sur son quartier ; on peut dire qu’il lui a rendu un bel hommage !
8. C’est la première fois de sa carrière que Jean-Pierre Jeunet réalise un film en dehors des studios.
« Un jour je vais boire un coup au Café des Deux Moulins. Je demande à la serveuse qui joue d’ailleurs un petit rôle dans le film, si l’endroit a déjà servi de décor au cinéma. Elle me dit oui, mais plus jamais ça ! ». Jeunet arrive finalement à convaincre les patrons, il garde le côté années 50 du bistro mais ajoute plein de petites choses. En effet, chaque plan est factice, retravaillé entièrement à la palette graphique. Le tournage durera dix-neuf semaines, dont treize en extérieur.
9. Les décors existaient déjà et existent toujours.
Le Café des Deux Moulins est devenu célèbre dans le monde entier, à tel point qu’à une époque, plus de cent photos étaient prises par jour devant le café, et plus de 1200 crèmes brûlées étaient consommées par semaine ! Idem pour l’épicerie, qui figure dans de nombreux guides touristiques. Le cinéma d’Amélie est bien entendu le Studio 28, salle mythique de la rue Tholozé, on reconnaît parfaitement la rue Lepic et ses commerces, dont l’ancienne librairie Temps Libre, ou encore le quai du métro Abbesses. Quant au Carrousel du Square Louise Michel, il est toujours là ; seule la cabine téléphonique a disparu.
10. Le Montmartre d’Amélie n’est pas tout à fait celui de la réalité.
Si la plupart des scènes ont bel et bien été tournées dans le quartier, les plus observateurs auront forcément remarqué que Jean-Pierre Jeunet a pris quelques libertés avec la topographie de la Butte. Ainsi, lorsqu’Amélie décrit l’effervescence de la rue Lepic à l’aveugle, la balade se termine… au métro Lamarck-Caulaincourt !
11. Amélie Poulain a changé la vie de certains montmartrois.
A commencer par celle des patrons du Café des Deux Moulins qui voulaient vendre ! « On a bloqué le Café des deux Moulins pendant trois semaines pour le tournage. Accros, les fumeurs suppliaient Isabelle Nanty de leur vendre quand même des cigarettes… » Après le film, ils ont carrément donné des interviews. Idem pour l’épicerie Collignon à l’angle de la rue des Trois Frères et de la rue Androuet, qui a surfé sur le succès du film en gardant le décor, l’enseigne Maison Collignon, en installant des nains de jardin sur son étal de fruits et légumes et en vendant des cartes postales et la B.O du film !
12. Les membres de l’équipe ne veulent plus manger de crème brulée.
« Enfant de l’après-guerre, on m’a éduqué à ne pas jeter de la nourriture. Aussi, j’ai obligé les membres de l’équipe à manger toutes les crèmes brûlées, après chaque prise de « brisure de la croûte » par Amélie… »
13. Le réalisateur s’est inspiré d’une scène vue dans les jardins du Carmel de Montmartre.
Il s’agit de la scène où l’on voit les bonnes sœurs jouer aux raquettes à la fin du film.
14. Les noms des personnages n’ont pas été choisis au hasard.
Raymond Dufayel, alias l’homme de verre, personnage qui peint des copies de tableaux de Renoir, fait référence aux anciens magasins Dufayel.
15. Amélie et Nino ne s’adressent pas la parole durant tout le film.
A l’exception d’une scène devant le Sacré Cœur où Amélie donne des instructions à Nino par téléphone, les deux amoureux n’échangent pas un seul mot entre eux durant tout le film !
16. Jean-Pierre Jeunet a reçu de nombreuses propositions d’adaptations.
Les américains ont voulu lancer une série télé, et le réalisateur a du menacer deux ou trois personnes dans la pub qui voulaient faire des parodies. Jean-Pierre Jeunet a reçu des propositions du ministère de la santé pour utiliser Amélie dans une campagne d’information sur l’avortement : « la cause était bonne mais j’ai préféré refuser. Un mec voulait même fabriquer des roses Amélie Poulain, et j’ai horreur des roses ! »
17. Au Québec, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain est devenu Le Délicieux Festin d’Aurélie Poulet.
Il s’agissait d’une campagne d’affichage pour les restaurants McDonald’s. Les ayants droit du film ont réclamé plusieurs milliers de dollars de dommages et intérêts.
18. Le film est devenu une comédie musicale.
En 2017 sous le nom d’Amélie, A New Musical, au Walter Kerr Theater de Broadway.
19. Le film a reçu de très nombreuses récompenses
parmi lesquelles quatre Césars (sur 13 nominations) : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure bande originale, meilleurs décors, a été nommé cinq fois aux Oscars mais n’a pas été sélectionné à Cannes. Il a néanmoins été projeté en plein air sur la Croisette durant le Festival. Par ailleurs, le film fait partie des 1 000 meilleurs films jamais réalisés dans un classement du New York Times.
20. Il existe une suite au « Fabuleux Destin d’Amélie Poulain »
Vendue en Corée et en Russie sous le titre Amélie 2, il s’agit en fait d’un film avec Audrey Tautou sorti un an auparavant (sic !) en France sous le titre Le Battement d’Ailes du Papillon et réalisé par Laurent Firode ; rien à voir donc avec le film de Jeunet, mais joli coup marketing bien tenté !
On ne sait pas vous, mais tout ça nous donne très envie de revoir le film !
Sources :
- https://www.telerama.fr/cinema/la-fabuleuse-histoire-du-fabuleux-destin-damelie-poulain-entre-doutes-triomphe-et-polemique-6670728.php
- https://www.rts.ch/play/radio/travelling/audio/le-fabuleux-destin-damelie-poulain?id=9399629
- https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19451692&cfilm=43630.html
- https://www.lefigaro.fr/cinema/amelie-poulain-vingt-ans-de-bonheur-20210402
- 500 Je me souviens… Anecdotes de tournage – Jean-Pierre Jeunet – Edition Lettmotif